A Talk with ANNA BORODIKHINA

Je veux aussi montrer qu’il est normal de se sentir parfois à l’écart, mais qu’il y a toujours de l’espoir.

Qu’est-ce qui vous inspire en tant qu’artiste ?

Histoires, les miennes ou celles des autres. La beauté et la force des êtres humains en général m’intriguent et me poussent à écrire. J’aime aussi écrire sur notre société avec une plume critique dans l’espoir que mes histoires ouvrent les yeux.

Comment s’est déroulé votre parcours artistique jusqu’à présent ?

Imprévisible, parfois difficile à combiner avec le travail et les études, déroutant et solitaire. Mon parcours a été semé d’embûches, avec des hauts et des bas, mais c’est aussi ce qui le rend amusant, surprenant et qui en vaut la peine, tant il est difficile. Grâce à l’écriture, je me suis tourné vers la poésie de scène et je me suis mis à faire de la musique, à chanter et à rapper, à faire des rythmes de scène en direct avec une station de boucle, et j’ai fini par faire du théâtre. Je pense qu’en tant qu’artiste, vous devez toujours être votre plus grand fan et continuer à croire en votre réussite, sinon personne n’y croira.

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer NIEMANDSLAND ?

J’ai voulu faire cette performance à la fois pour moi et pour les autres. Pour moi, parce que c’est une sorte d’adieu à mon grand-père, une recherche de qui je suis vraiment et de mon identité en tant qu’immigré en Belgique. Et le défi de mélanger différentes disciplines artistiques dans une pièce de théâtre. Pour d’autres, parce que je veux montrer aux gens que ces histoires existent aussi, que de nombreuses personnes vivent la même chose, et parce que ces histoires ne sont pas toujours sous les feux de la rampe. Je veux tendre la main aux personnes qui se trouvent dans des situations similaires, leur montrer qu’elles ne sont pas seules, que tout ira bien. Je veux aussi montrer qu’il est normal de se sentir parfois à l’écart, mais qu’il y a toujours de l’espoir.

Quelle est votre pièce préférée de l’exposition ?

Au début, je parle à mon grand-père, récemment décédé, de ce qu’est la vie en Belgique. Je raconte des choses que j’aurais aimé lui dire. C’est un moment de vulnérabilité pour moi, car je ne me contente pas d’être un artiste. Et j’aime beaucoup la chanson que j’apporte à la fin. Il véhicule un message positif et plein d’espoir et vous rappelle qu’il ne faut jamais baisser les bras.